Après avoir participé une première fois à l’Open Trophy en 2014 ( qui est depuis une sorte de pélerinage annuel). Après avoir testé le side car F2 avec Thierry Laforest lors d’une qualification l’an passé, l’envie de découvrir les road race à la française avait germée dans mon esprit.
Une road race en France ça se résume aux courses de côte principalement et aux rallyes routiers. Mon choix s’est donc tourné vers le championnat de Bretagne de course de côte et plus particulièrement sur l’épreuve de St Thurial. Cette épreuve qui fût annulée en 2016 suite au décès en course de l’enfant du pays, Maïwenn Verrier, se devait de perdurer pour honorer la mémoire de la jeune pilote du Moto Club de Queven .
L’inscription faite, je roulerai dans deux catégories avec ma fidèle Honda….en vitesse et en régularité ( il faut le plus faible écart entre les deux chronos). Rien n’est fait que je reçois un message de Mr John Ross Billega, pilote complet, brillant aussi bien en endurance qu’en FSBK tout en passant par les road race et le Manx GP. Il me dit que ma venue est plutôt cool et que je vais passer un bon moment… Ça s’annonce plutôt bien.
Me voici donc en route samedi soir accompagné de mon fidèle aide de camp Jérome. Arrivés sur place, nous trouvons facilement de la place dans le vaste champ mis à notre disposition. A peine arrivés que nous recevons la visite de Philippe Valade, un des pilotes du championnat. Philippe, en plus d’avoir la particularité d’aimer les road race (en atteste ses nombreux voyages outre manche) possède à mes yeux la plus belle machine du plateau… une Ducati SS !! Il me donne quelques infos sur le déroulement de la journée du lendemain et me prodigue de précieux conseils qui me feront gagner un temps fou à l’administratif. Nous échangeons aussi avec Nicolas Leboisne, venu en famille, qui nous explique qu’il fait ce championnat depuis l’an passé avec sa VFR750 et qu’il y prend beaucoup de plaisir.
Zut alors !!! Cela fait déjà plus d’une heure que nous sommes là et il fait nuit noire et rien est installé. ACTION !!!!! Le reste de la soirée sera consacré à poser les numéros de course, se restaurer et effectuer un repérage du tracé de nuit.
Gros orage dans la nuit !
Dimanche 7h00… Réveil difficile après une nuit avec un gros orage et une pluie diluvienne. Pas de quoi m’encourager. Du coup ce matin je prends le temps de regarder le paddock. Hasard ou coup de chance une grande partie du plateau classic nous entoure. Bref faut y aller. Etant engagé dans deux catégories j’aurai donc 8 montées en tout. 2 non chronométrées histoire de reconnaître la route, 2 qualificatives et 4 chronometrées.
Ma première montée se fait avec prudence, la route a séché mais de nombreuses tâches d’humidité sont encore présentes sous les arbres. L’objectif est de progresser à chaque sortie. Si le tracé n’est pas très long il tourne en permanence et tout me saute à la tronche lors du premier run. Après on s’habitue vite et les automatismes prennent le dessus.
Les catégories s’enchainent, les side car, les 600cc, les moins de 25cv… tous ont un seul objectif… Arriver là haut le plus vite possible quelque soit la machine. A l’image de Florian Crozatier, jeune pilote qui aime les paradoxes. Le gars roule en régularité avec une CB125 de 1974 et en 1300cc avec un Kawa ZX10R café racer tout ça avec le même sourire une fois la ligne d’arrivée passée.
Un gros shoot d’adrénaline !
Parlons-en de l’arrivée justement, car personne (ou peu de monde) ne s’y rend, pourtant après un bon gros shoot d’adrénaline, tout le monde attend sagement… ou pas ! On rigole de ceux qui tirent tout droit sur une route secondaire (je tairai les noms de ceux qui font coucou a leurs potes égarés), ça discute, ça chambre un peu a l’image de Hervé Mignot et Adrien Bellon qui vont dominer l’épreuve de vitesse. Hervé est le beau Père d’Adrien et aucun cadeau n’est fait coté chronos comme coté taquineries. D’ailleurs en redescendant, je prends le temps de discuter avec eux. Si Adrien reste réservé, Hervé partage son expérience et sa bonne humeur parlant de sa GS1000 qui en ferait baver plus d’un, de l’évolution du championnat et des différentes épreuves de la saison.
La journée se déroule entre montées et redescentes, quelques retards suite à des sorties de route, le hurlement de la R1 de John Ross Billega qui ne fait aucun doute sur sa vélocité. Il fait beau c’est l’essentiel, même si la chaleur est insupportable lors des longs moments d’attente avec notre équipement.
La dernière montée arrive déjà et le sentiment d’avoir passé une excellente journée est déjà dans mon esprit. Je discute avec Etienne qui roule sur une Yam SDR 200 boostée à 327cc qui a, lui aussi, roulé à Chimay, j’échange avec Yves Danic sur la maniabilité de nos machines respectives.
19h00 dernière descente accompagné de la direction de course qui a fait le job. Je prends mon temps, regarde les motos qui m’entourent, salue les commissaires qui font un boulot formidables et sans qui il n’y aurait pas de course.
Ce fut une belle découverte avec de nombreux échanges, parfois courts mais toujours animés de curiosité ou de passion. Pour moi le contrat est rempli avec une progression à chaque sortie tout en gardant une marge confortable.
Beaucoup m’ont demandé si c’était ma première course de côte et tous m’ont demandé si je reviendrai… OUI !!!!!
Pour conclure, si le format est différent, ces courses sont bien des road race comme on les aime avec l’ambiance et la passion en fil conducteur. D’ailleurs il n’est pas rare que les pilotes du TT y viennent rouler. Au détour d’une allée vous pourriez y croiser des pilotes comme Timothée Monot, Fabrice Miguet, ou des side-caristes comme Rémy Guignard et Frédérique Poux ou encore Didier et Hélène Siro.
Merci au Condate Moto Club et à ses membres pour leur bonne humeur tout au long de cette chaude journée et celà malgré les retards et la pression préfectorale.
Texte : Steven Brochard – www.ellan-vanin23.com
Suggestions de lecture :
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– Ma première Course de Côte : excès de confiance
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Une réflexion sur « Visite au pays des courses de côte »
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