Après la Croatie, Val nous emmène aux Millevaches qu’elle a découvert l’an dernier au guidon de sa Pepette,
changement de climat assuré !
La toute première question à laquelle on a le droit quand on lâche l’air de rien qu’on rentre de l’hivernale des Millevaches est « Mais comment décide-t-on d’aller se geler les orteils dans une tente sur le plateau des Millevaches en plein mois de décembre et en Ducati en plus ? »
Il faut goûter avant de dire «beurk »
Bah c’est vrai qu’il faut tout de même avoir une bonne raison de faire ça ! Mis à part aimer rouler et rencontrer d’autres frapadingues qui aiment eux aussi rouler et cela quelle que soit la météo. Pour ne rien cacher à personne, j’ai tout de même une énorme préférence pour rouler au soleil et au chaud mais comme me disait ma môman quand j’étais ptiote (oui je sais ça fait un bail) il faut goûter avant de dire «beurk » alors je suis allée goûter à la chose… Donc comme c’est très humain de rejeter la responsabilité de ses délires sur quelqu’un d’autre… Je vais nommer ma très chère amie Cathie qui me fait envie tous les ans avec ses chouettes reportages photos de leurs roadtrips y compris les Millevaches. Toujours prête à partir en délire derrière son adorable mari Marco, les fesses bien installées sur leur confortable Harley Davidson… Et ne me demandez surtout pas le modèle car bien que j’en aie possédé une, je n’y connais absolument rien de rien !
Une décision prise au chaud
Donc tout se décide au mois d’août dans le Morbihan. Et oui il faut avoir chaud pour prendre ce genre de décision… à l’occasion d’un barbecue où elle me dit qu’ils ne feront pas les Millevaches cette année et moi déçue « Ah ben c’est ballot j’aurais bien aimé y aller cette année » et elle « Ah mais si tu viens on y retourne, pour une fois que je ne serais pas la seule nana du groupe… ». Banco, c’est dit !
Décision : ne pas allumer le chauffage
Donc passe l’été puis l’automne avec sa météo pourrie à ne pas mettre les deux pneus dehors et là je me dis que ça va être compliqué de rouler dans le froid sans préparation donc m’est venue la fabuleuse idée de ne pas allumer le chauffage avant mon retour de l’hivernale (je vous laisse le soin de vous souvenir des températures de l’automne…) mais ceci dit bonne préparation et en plus ça fait des économies. Et là malgré tout je me mets à regretter d’avoir installé des poignées chauffantes sur la Triumph mais non sur la Ducat’…
Ne pas zapper les chaufferettes
Donc dans le sac ne pas zapper les chaufferettes (pieds et mains) bien utiles et plusieurs couvertures de survie, une ou deux pour protéger le moteur du froid une fois sur le plateau et une ou deux pour protéger le pilote pendant la nuit, si vous êtes en couple vous pouvez vous réchauffer mutuellement et sinon bah y’a l’alcool avec modération bien entendu…
Rien de mieux que les manchons moches
Une astuce en passant : enfiler entre les sous-gants de soie et les gants une paire de gants chirurgicaux… ça coupe drôlement bien du froid. Après faut pas se mentir les manchons moches y’a rien de mieux. Comme je partais « juste » une fois afin de découvrir ce qu’est une hivernale et pis c’est tout, je n’ai donc pas investi … Et du coup je n’ai pas non plus acheté un duvet grand froid pffff me suis dit que comme j’en avais déjà deux (un donné pour 15°C et l’autre pour 10°C) si je les mettais l’un dans l’autre ça allait le faire… bah nan. Bon j’ai quand même acheté collant et tee-shirt type la marque de grand-mère là vous savez… Sauf que trouvés chez Lidl et franchement super qualité, je valide.
Il fait super froid, ça pique les doigts…
Allez la révision de la Ducat est ok, le sac est ficelé (pas de vache à accrocher tant pis un toutou fera l’affaire) arrive le jour J. Départ de Gestel au petit matin frisquet mais ensoleillé, une Ducat’ et cinq Harley, cherchez l’erreur… Il fait super froid, ça pique les doigts et le bout du nez mais qu’est-ce que c’est bon de rouler ! Petite pause à Limoges pour grossir les troupes et arrivée sur le plateau dans l’aprèm juste à temps pour monter la tente avant la nuit (conseillé quand même) surtout si vous n’avez pas la chance comme moi d’avoir une bande de joyeux lurons arrivée du sud plus tôt et qui ont réservé une tite place pour la guitoune.
Une sensation indescriptible
Alors… à Limoges quand j’ai dit j’y vais une fois pour voir mais c’est tout ! Mon poto Bacchus m’a regardée en se marrant et m’a affirmé : « Tu verras Val, aux Millevaches, on vient une fois pour voir et on y revient tous les ans… ». Ouais ouais ouais. J’ai compris ce qu’il voulait dire en arrivant sur le plateau… Toutes ces tentes et ces motos au milieu des pâturages enneigés, c’est indescriptible comme sensation et là direct tu te dis que tu as déjà envie d’y revenir… Ça commence même à la pause contrôle des inscriptions en bas où j’ai bien senti qu’il y avait une drôle de chouette ambiance pas comme dans les autres concentrations…
Tous les styles sont présents
Donc oui on s’inscrit avant, on paye et on obtient le droit de planter sa tente au milieu de rien, de ramasser du bois pour faire un feu et puis c’est tout (ah si la fameuse précieuse médaille aussi qui dit que tu y étais cette année 2017 où il a tant neigé et tant fait froid) et perso j’ai aussi craqué pour la vache qui me faisait de l’œil. A noter que seuls les 2 et 3 roues sont acceptés sur le plateau, par contre toutes les marques, tous les styles sont présents, des motardes et des motards de tous genres et juste heureux de se retrouver et de passer un moment ensemble.
Tu kiffes le moment
Donc une fois le checkpoint passé tu attaques la jolie route de virolos dans la forêt (pétard c’est beau mais ça caille), où tu double des solex et autres courageux farfelus qui grimpent vaillamment les côtes et tu commences à mater la neige sur les bords de la route hehehe mais c’est pour ça que t’es venu donc tu kiffes le moment ! Bon une fois là-haut tu découvres qu’il n’y a pas beaucoup de nanas au guidon qui ont eu le courage de grimper jusque-là et tu comptes les Ducati sur les doigts d’une main ! Ben oui tout le monde sait bien que les Italiennes sont bien trop fragiles pour faire ça tssss et là tu te la pètes un peu quand même, ravie de prouver que si si si c’est possible !
Une soupe au vin chaud ?!
Tu es aussi drôlement contente que les potos du sud que tu retrouves avec grand plaisir se sont farcis la corvée de bois et ont déjà allumé le feu. Et cette année c’est grand luxe car il y a plusieurs toilettes (et certaines même réservées aux dames) ce qui n’était pas le cas les années précédentes. Tu repères aussi très vite l’Abreuvoir ! C’est là où on te sert des bières mais surtout du vin et de la soupe chaude et y’a même un moment dans la soirée où tu te fais servir une soupe au vin chaud et en plus tu trouves ça bon. Sinon chacun amène ses petites spécialités régionales et c’est parti pour la ripaille car de toute façon y’a rien à faire d’autre que papoter, rigoler, boire et manger… Un grand moment de partage où l’on refait le monde le cul autour d’un énorme feu de bois au milieu de nulle part, que du bonheur !
Suggestion de lecture à propos des Millevaches 2017 : Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696 : 3 semaines – 7 600 km