Courant 2016 je suis passé de spectateur à photographe en bord de piste (course de côtes et circuit), cela m’a permis de faire de belles rencontres dans le paddock. C’est ainsi que j’ai rencontré Mel Delamarre, un pilote de side-car F2 âgé de 29 ans qui débute sur 3 roues cette saison. Son programme 2016 : quelques courses RSCM (Paul Ricard – Le Mans – Carole…) et des côtes en Bretagne. On sympathise très vite au fur à mesure de nos rencontres dans les paddocks et en fin d’année j’apprends qu’il se retrouve sans singe pour 2017. J’avais ce rêve en tête depuis des années, donc je le contacte et on prévoit un essai car je suis un vrai débutant à part un baptême de 2 tours avec Jean-Louis Hergott lors du salon du side 2014.
Je ne vais pas m’ennuyer !
Rendez vous est pris le dimanche 6 novembre sur la piste de karting de Lessay (50) : environ 1km d’enchaînements de virages et une toute petite ligne droite. Je suis prévenu, ça va être physique !
Pendant que le F2 chauffe, Mel m’explique les positions et l’importance du singe, en gros c’est moi qui fais tourner (glisser) le side grâce à mes appuis. Puis on part pour un premier run de 3 tours à basse vitesse afin d’appliquer tout cela sur la piste. Déjà à cette vitesse je me rends compte que je ne vais pas m’ennuyer par la suite. Retour au stand pour les premières impressions et il m’explique que dans les droites (side à gauche) je dois plus lui « monter dessus » afin d’avoir du grip en traction tout en mettant de l’appui sur mon pied pour que le side tourne. Je suis trop sur l’arrière ce qui fait qu’il n’y a pas assez d’appui sur l’avant du F2.
Il faut être plus réactif !
On y retourne à un rythme de plus en plus soutenu et là ce n’est plus la même chose, il faut être plus réactif et je commence à vraiment me rendre compte de la puissance d’accélération, du freinage et du grip de ce genre de side. Les runs de 3-4 tours s’enchaînent, séparés par de petits temps de pause dont il profite pour emmener un ami faire quelques tours
Je commence à comprendre pas mal de choses, du bon et du moins bon. La moindre erreur ou retard de placement et c’est une petite frayeur. Plusieurs fois je me retrouve encore en train de me déplacer de gauche vers la droite au moment où il attrape les freins ce qui manque de m’éjecter par l’avant (et cela toujours dans le même enchaînement de virages).
Ça va de plus en plus vite
Entrée au stand et petite pause bienvenue car le side chauffe. J’ai déjà les bras qui tirent, je découvre que j’ai des muscles dont j’ignorais l’existence et surtout il n’est pas encore midi !!! De nouveaux conseils de la part de Mel, on y retourne malgré les douleurs et ça va de plus en plus vite.
On commence à prendre certains virages en glisse. Encore pas mal d’erreurs mais le pilote me rassure m’expliquant qu’il n’y a rien d’inquiétant puisque sur un circuit de karting je suis continuellement en mouvement. Puis on finit avant la pause repas avec des essais de départs arrêtés. Ça pousse vraiment fort et la première tire long, et ce n’est qu’un 600cc, j’imagine un F1 avec un moteur 1000cc. Pause repas «au chaud» bienvenue pour récupérer afin de ré-attaquer l’après midi. Mes parents sont là, discussions de passionnés autour de la table. Pendant ce temps la pluie arrive.
Le side lève !
On se prépare tout de même à y retourner, en slick. Mel me prévient que le premier tour sera cool pour voir le grip, cela suffit pour constater que ça colle à la piste. Vu que des voitures et karts sont aussi là pour profiter de la piste on roule moins longtemps, on ne va pas se plaindre on en a profité toute la matinée. Mais mon pilote y va plus franchement et les sensations font oublier les douleurs musculaires. Bizarrement je fais moins d’efforts mais je me place mieux, le «métier» rentre… Jusqu’à une belle frayeur où j’anticipe trop un gauche-droite. Résultat : le side lève et Mel est obligé de redresser pour finir droit dans l’herbe. Ça, c’est fait !
Des douleurs partout…
On relaisse la piste aux « 4 roues » puis on repart pour un dernier run. Je commence à ne vraiment plus avoir de force mais c’est tellement bon et l’envie de continuer me motive. C’est là qu’arrive une grosse crampe à la jambe en sortie d’un droite. Je « tape » sur Mel pour le prévenir que je ne serai pas placé pour le gauche qui arrive. On se fait un dernier essai de départ arrêté et on arrête là pour aujourd’hui. J’ai des douleurs partout. Cette première expérience était vraiment incroyable, et j’ai encore plus d’admiration pour les singes sur les diverses compétitions qui enchaînent les tours en essais et en courses.
Rendez-vous en courses de côte !
Bilan de la journée avec Mel : il me rassure en me disant que pour une première, il n’y a rien d’inquiétant. Il y a du boulot en placements et sur la condition physique, mais il est satisfait de l’essai. On remballe tout et nous reprenons la route du retour. Je suis courbaturé de partout mais sur mon nuage d’avoir vécu cette expérience. La suite ? Deux roulages sont déjà prévus en février et mars avant le premier rendez-vous de la saison de course de côte à Saint-Alban, le 30 avril, pour la reprise du Championnat de Bretagne que Clément fait avec Mel !
Suggestions de lecture :
– Un nouvel équipage en side-car !
– La Saint-Germain Classic, un beau rendez-vous !